Photophone ou
photophone ?
Je
viens d’apprendre qu’il y a aujourd’hui une tendance de débaptiser le téléphone
portable de son nom anglophone smartphone,
pour l’affubler d’un nouveau nom : le photophone.
Il est
vrai que le mot smartphone, pour téléphone intelligent, n’est pas très
académique, et fait plus allusion à une intention commerciale qu’à une
caractérisation physique de l’appareil.
Par
contre, on devine que l’association du mot photo
au suffixe phone décrit un appareil
qui peut prendre des clichés et émettre des sons.
Historique
Cependant,
l’histoire de la science nous apprend que c’est Graham Bell, l’inventeur du
téléphone, qui utilisa le premier ce mot, en 1878, pour décrire l’appareil
qu’il venait d’inventer. Un appareil qui transmettait des sons sans fil, un téléphone optique en quelque sorte.
Voici
des documents d’époque, proposés entre autres par Wikipedia.
Emetteur à gauche,
récepteur à droite (plan schématique tiré d’un brevet de Bell).
"Le photophone de Bell faisait vibrer un rayon de soleil. Le receveur transformait les variations d'intensité lumineuse en sons..."
Graham
Bell était très fier de cette invention car elle se passait de fils. Mais il dû
la laisser de côté pour se consacrer pleinement à la mise au point du téléphone
classique que nous connaissons, bien plus efficace.
En
effet les premières liaisons par photophone ne dépassèrent pas 200 mètres. Mais
le principe du sans fil était
exaltant en lui-même, et son inventeur considérait cette trouvaille comme bien
plus géniale que le téléphone par fil.
Emetteur
Dans
les années qui suivirent de nombreux scientifiques se lancèrent dans des
recherches complémentaires sur ce mode de transmission, comme A. Breguet, A.
Weinhold, Sir William H Preece, S. Bidwell, la Compagnie Marconi, etc.
Un
chercheur allemand, Ruhmen, avait même amélioré l’appareil de Bell, au point d’en
équiper les navires de guerre de son pays.
Principe de fonctionnement
La
communication utilise l’optique pour transmettre des sons à distance : la
voix fait vibrer un miroir qui est éclairé par une source violente. La lumière
réfléchie se trouve “modulée“ par les vibrations. Il suffit de la réceptionner
sur un cristal de sélénium, par exemple, et d’en déceler les vibrations avec un
écouteur.
On
sait que le sélénium voit sa résistance électrique varier selon l’intensité de
la lumière qu’il reçoit. Il ne reste plus donc qu’à mesurer ces variations, qui
sont les mêmes que celles qu’avait subies le miroir, les amplifier pour les rendre
audibles.
Ce
montage est fort simple, et aujourd’hui, il est possible à chacun de se lancer
dans l’expérience sans trop de difficulté, car pour la partie optique, nous
disposons de ces émetteurs laser pas plus grands qu’un stylo, dont la lumière
est perceptible à grande distance. Pour la réception, nous pouvons encore augmenter
le faisceau optique à l’aide d’une lunette astronomique ou même d’une simple
paire de jumelles. Le signal sera ensuite traité par un amplificateur classique.
Un
de mes amis, auteur par ailleurs de nombreuses inventions, a réalisé une
liaison tout à fait audible sur une dizaine de kilomètres. Voici d’ailleurs, de
sa main, le schéma explicatif de son installation, basique mais efficace :
Dessin J.-F. L.
Faites-nous
part de votre record de distance !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire