Sortant d'un épisode assez contraignant d'écriture, je laisse mon clavier se reposer. Je vais simplement fouiller dans ma collection d'images bizarres, et je vous laisse jouir du spectacle...
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Sortant d'un épisode assez contraignant d'écriture, je laisse mon clavier se reposer. Je vais simplement fouiller dans ma collection d'images bizarres, et je vous laisse jouir du spectacle...
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Voici un texte que je vais tâcher de garder en page d'accueil ...
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J'aurais pu écrire aussi : quel est le but d'un blog? Ou bien encore : Pour quelles raisons créer un blog? Comme à l'examen, je me donne deux heures pour répondre…
merveilleuses pages… inutiles.
Bien après que Socrate, condamné à la ciguë, se mit à l'apprentissage de la flûte la veille de sa mort, d'autres ont clamé l'importance de l'inutile. Voyez plutôt :
— C'est bien plus beau lorsque c'est inutile ! (Edmond Rostand).
— Il n'y a rien d'inutile en nature ; non pas l'inutilité même. (Jean Rostand).
— Rien n'est plus utile que la recherche inutile. (Jean-Paul Sartre).
— L'inutile et le superflu sont plus indispensables à l'homme que le nécessaire. (René Barjavel).
— La littérature est parfaitement inutile : sa seule utilité est qu'elle aide à vivre. (Claude Roy).
Et n'oubliez pas le manifeste énergique de Nuccio Ordine : L'utilité de l'inutilité. (Les Belles Lettres).
Pour en terminer avec le sujet, je dois vous dire qu'il y a quelque temps, j'ai proposé à mes amis d'un forum consacré à la marque Alpine, une association virtuelle dont je suis le président à vie, et qui s'intitule Le Mouvement pour l'Indispensable Inutilité, dont le sigle s'écrit : Mii.
Sa création était inutile, mais...
Bonnes lectures,
D.C. O.
"Le monde est devenu fou !" Cette expression est entendue de plus en plus souvent à propos des événements météorologiques bizarres de plus en plus fréquents, mais aussi en ce qui concerne le comportement des habitants de la planète. J'allais dire "nos semblables", mais je me refuse de faire partie de cette espèce humaine qui ne sait plus quoi inventer pour aller à l'encontre de la normalité la plus élémentaire.
Inutile de s'attarder sur la folie des dirigeants des pays occidentaux qui confondent philanthropie et masochisme, en laissant ouvertes leurs frontières aux envahisseurs venus du Sud, et pire en les attirant par de scandaleuses allocations indues.
Dans le domaine plus restreint de la personnalité, ne voit-on pas ces comportements vestimentaires ahurissants, comme les pantalons volontairement déchirés, ou à la ceinture trop large qui tombent sur les fesses? Que dire des accessoires de vaches accrochés aux narines ou aux lèvres, des tatouages de portes de chiottes, des barbes de trois jours soigneusement entretenues...
Les petits enfants se voient maintenant abusivement consultés par des pervers de tout poil qui viennent s'informer de leur opinion à propos du sexe dont la nature les a dotés.
— Mon cher enfant, es-tu heureux d'être un garçon? N'as-tu jamais eu à l'idée de devenir une fille ?
De nos jours, d'ailleurs, le mot sexe ne se dit plus, et ses attributs qui permettaient de différencier un garçon d'une fille, n'ont plus aucune légitimité. On doit remplacer ces notions ringardes par le mot "genre", et abandonner son rôle d'éducateur, pour demander aux petits d'homme s'ils veulent apprendre à pisser debout ou accroupis.
La règle grammaticale du masculin pour parler d'une notion comportant des appartenances au masculin ou au féminin, n'existe bientôt plus, car cela crée une discrimination vis-à-vis des femmes les plus sottes. Il faut donc écrire :
— les Français et les Françaises sont les habitants de...
— les auteurs (-res) sont invités (-ées) à ...
Si cela continue, on sera bientôt contraints d'écrire :
— les chiens et les chiennes sont des mammifères...
Mais ce n'est pas tout nouveau, car cela avait en son temps conduit Coluche à haranguer la foule Bruxelloise à sa façon :
— Belges, Belges!...
Mais le domaine de la sexualité est celui qui réserve le plus de surprises. Sans entrer dans le détail, ce qui m'a récemment frappé, concerne l'importance que l'on accorde dans nos sociétés aux "transgenres". Ces malheureux qui — avec ou sans l'aide d'un environnement désaxé — veulent changer de sexe, exigent maintenant la considération générale, au lieu de cacher leur anormalité pathologique.
Les hommes devenus femmes sont autorisés à participer aux épreuves sportives avec les représentantes du beau sexe, pourtant handicapées par une masse musculaire inférieure à celle des (encore) fabricants de progestérone.
Les couples homosexuels masculins qui veulent devenir parents, louent un utérus qui va leur fabriquer un être sans bagage affectif, que la mère pondeuse leur livrera à domicile.
Parmi ces malades, certains individus de sexe mâle ont exprimé un désir exacerbé de porter un enfant, comme la nature le permet aux femmes, et bien sûr, de le mettre au monde.
Cette idée farfelue est arrivée aux oreilles de scientifiques, qui après réflexion, ont expliqué que théoriquement, c'est une chose possible. Voici comment les choses pourraient se passer, d'après un éminent personnage du monde de la science, qui l'expose avec humour dans son dernier livre*.
Il est possible de greffer un utérus, comme on le fait parfois chez des femmes qui en sont dépourvues à la naissance. Donc on ferait pareil chez un homme, et même, l'utérus pourrait déjà être déjà ensemencé. Cet organe serait greffé dans l'abdomen où quelques branches artérielles détournées l'alimenteraient. Sans oublier les prescriptions d'hormones femelles et de produits anti-rejet.
Une autre solution est possible, qui consisterait à insérer le greffon dans une des couches tissulaires qui entourent les testicules, où se trouve une membrane très favorable, l'albuginée. Avec les mêmes précautions que précédement.
Quoi qu'il en soit, nous explique le savant, il y aurait toujours des difficultés : dans la première éventualité, il faut penser à la nécessité d'une césarienne. Dans la seconde, il faut acheter une brouette.
*Merci monsieur Boris Cyrulnik, pour votre dernier ouvrage passionnant : "Des âmes et des saisons".
Non, nous ne sommes pas seuls dans l'univers, d'autres planètes que la nôtre sont habitées, et nous y avons même des envoyés spéciaux.
Voici un de leurs derniers reportages à l'intérêt indubitable, qui sera sans doute mieux compris par les personnes qui ont lu, dans ce blog, les articles suivants :
***
Mars 1949,
Sur la planète Qsdfg, la journée s’annonçait mal : depuis son arrivée, l’appareil à messages n’arrêtait pas de crépiter, apportant à Nbvcx, dit le Responsable, plus de raisons d’inquiétude que d'espoir d'appréciations flatteuses.
Le Responsable avait déjà été convoqué au Siège, où le Grand Ordonnateur lui avait fait des remarques accompagnées de menaces, en le mettant en face des incidents récents concernant des missions importantes, mal exécutées, et sous sa responsabilité.
— Mon cher Nbvcx, je vous aime bien, mais tout a des limites! Considérez que c’est la dernière fois que je tolère de telles dérives et de tels échecs dans la réalisation de notre programme démographique! La prochaine fois que vous vous trouverez dans ce fauteuil sera pour vous entendre signifier votre licenciement, et sans solde! Vous êtes prévenu. Faites une enquête sur cet incident et arrangez-vous pour que la Collecte des Trois Mois se passe désormais sans encombre, elle nous coûte assez cher ! Il y va de votre situation, suffisamment privilégiée je pense, pour vous inciter à fournir les efforts nécessaires au redressement du service qui se trouve sous votre autorité. J’espère avoir été assez clair !
La mécanique si bien rodée, qui donnait toute satisfaction depuis des décennies semblait se dérégler peu à peu. Elle avait été mise au point lorsque les autorités de la planète Qsdfg s’étaient rendu compte de l’importance des graves conséquences démographiques de la stérilité de plus en plus flagrante des femelles qui la peuplaient, et qui ne la re-peuplaient plus assez.
Le Très Grand Ordonnateur avait convoqué les meilleurs spécialistes de la planète, et après des mois de travaux et de recherches, un programme de Mères Porteuses Humaines avait été mis au point. Il consistait à reproduire les essais les plus concluants qui avaient montré que les femelles de la planète Terre acceptaient les gonades des mâles originaires de Qsdfg, en produisant des embryons qui, terminés en laboratoire donnaient des rejetons pleins de qualités.
Cela exigeait trois interventions, une pour l’insémination, une pour le contrôle de la grossesse, et la dernière pour le prélèvement de l’embryon à trois mois. Ces évènements n’étaient pas enregistrés dans la mémoire des femmes concernées, car un procédé les privaient de la possibilité de s’en souvenir. Elles ne s’apercevaient que d’un petit saignement de nez, et parfois d’une gêne à l’ombilic, et aussi de la suspension de leurs règles pendant un trimestre.
Revenu dans son bureau, le dénommé Nbvcx passa sa longue main décharnée sur son crâne lisse. Pendant un instant, il fit jouer ses doigts sur ses tempes où battait maintenant un pouls désordonné par l’inquiétude. Que s’était-il passé avec cette jeune paysanne ? Il décida de convoquer Mlkjh, le Cueilleur, avec lequel il avait déjà eu de petits problèmes.
— Enfin, vous voilà, Mlkjh, pouvez-vous m’expliquer pourquoi les choses ne sont pas passées comme d’habitude, avec cette fille de la campagne ukrainienne?
— Je suis désolé, Maître Responsable, des évènements particuliers ont eu lieu, qui n’étaient pas prévus dans notre règlement.
— C’est-à-dire ?
— Et bien, voilà, il y a trois mois, nous avons procédé comme d’habitude à l’insémination. Personne ne nous a vus pendant le vol stationnaire de nuit, au-dessus de la grange. La fille endormie a bien été téléportée dans notre vaisseau où l’Inséminateur lui a injecté la semence. Il n’a pas oublié de pratiquer la pose de l’implant anti-mémoire dans la base du crâne, en passant par la narine droite comme le précise le cahier des charges. La fille a été remise dans son lit, et la mission rapportée comme réussie.
— Alors, les ennuis ont donc eu lieu lors du prélèvement ? Mais pourquoi un protocole parfaitement au point depuis des années a-t-il échoué, cette fois?
— Je le regrette, Maître, mais rien n’a fonctionné : il faisait un temps d’orage qui nous a gênés, puis les chiens se sont mis a aboyer. Alors un humain est sorti avec une sorte d’arme et a dirigé vers nous une série de détonations qui ont attiré d’autres individus. Nous n'avons pas eu le temps de téléporter la femelle jusqu'au vaisseau, et nous n'avons donc pas pu faire la Collecte des Trois Mois. Nous avons appliqué le règlement et sommes partis. Nous sommes retournés plusieurs fois, mais la fille était introuvable. Et maintenant le délai est passé, je le crains…
— Mais c’est incroyable! Je ne suis secondé que par des amateurs! Des incapables! Vous et vos collègues serez convoqués devant le Grand Conseil, car ceci est très grave! Et je risque gros moi-même.
— J’en suis conscient, Maître, mais nous avons fait notre possible, et n’avons pas pu localiser cette femme, qui est dans la nature avec des embryons de jumeaux mâles dans son ventre, comme nous avons pu le constater lors du contrôle des Quarante-cinq Jours.
— Mais, bande d’incapables, vous rendez-vous compte que si on ne la retrouve pas, elle va, dans 4 ou 5 mois, accoucher d’êtres pas tout-à-fait humains ! Cela va faire du bruit, et peut-être gêner nos actions futures !
— Oh, Grand Maître, d’après le docteur Uytrez, ils devraient être peu différents des autres humains… Très intelligents, peut-être un peu bizarres dans leur comportement, mais c’est à peu près tout.
— À peu près ? Que voulez-vous dire exactement ?
— Bah, ils auront sans doute quelques caractéristiques pas très normales pour les humains, mais qui nous sont habituelles, comme un peu de macrocéphalie. Mais ce qui sera surtout apparent chez eux sera un drôle de menton, plutôt hypertrophié…
Le Monde est fou ! Ça, nous le savions. Mais que la nature perde la raison à son tour, était moins sûr.
Jusqu'à présent, on lui pardonne ses petits écarts et ses grands excès : excès d'eau, excès de feux de forêts, excès de feux venant des entrailles de la Terre, excès de tornades, de typhons et de tsunamis... Il faut bien que jeunesse se passe.
Mais aujourd'hui, me voilà témoin d'un phénomène étonnant : un lilas qui a perdu le contact avec la saison, et qui fabrique des fleurs tout en perdant ses feuilles roussies par l'automne. Le voici tout en haut, tendant le cou pour se faire bien voir, contre le bleu d'un ciel de mistral :
On considère aujourd'hui que si l'être humain est victime de morbidités variées, de maladies nouvelles, de maux peu ordinaires, c'est à cause de son mode de vie trop matériel, trop polluant, trop destructeur. Ce qui est bien dans l'air du temps, ce temps d'aujourd'hui où l'on sait bien faire une chose : se culpabiliser.
Mais là, dites-moi, qu'est-ce qu'on lui a fait à ce malheureux lilas, pour qu'il ne sache plus se conduire en honnête végétal ?
Ou comment, grâce à la médecine chinoise antique, comprendre ma formule :
"La sérénité est le bonheur de l'Esprit, obtenu par la satiété de l'intellect"
La période que nous traversons représente pour tous, un ou plusieurs défis obligés, qui s’accompagnent de dérangements, d’inconvénients sur le plan matériel, et surtout d’inquiétude. Il en résulte évidemment un sentiment de mal-être, sinon d’angoisse.
Cependant, ces réactions — bien légitimes — devant la situation particulière que le destin nous impose, devraient, "normalement", ne pas trop perturber notre pensée, ni nous amener à pleurer notre petit bonheur de tous les jours, pour l’instant occulté.
Voyons comment, en tant que "médecin chinois" — mais pour une fois praticien et patient en même temps — nous pouvons nous livrer à une réflexion positive sur un problème de ce type. Et collationner au passage quelques bribes de connaissance, par la même occasion.
Nota :
Il est bien entendu que lorsque nous utilisons le mot Tradition, c'est avec sa connotation originelle, indiquant une science primordiale, connue dans toutes les civilisations, à l'origine des sous-traditions et des religions, entre autres. Il ne s'agit pas de folklore ou de "choses anciennes à l'image du passé" !
État des lieux
Nous sommes troublés, inquiets devant le mal qui menace, et psychologiquement déstabilisés par les contraintes édictées, et par la privation partielle de notre liberté. Nos rapports avec les autres sont tendus, et parfois même agressifs et conflictuels. On a cité le cas d'un homme qui en a abattu un autre qui ne portait pas le masque !
Nous subissons aussi, contre notre gré, une orientation forcée de la pensée, qui rappelle le lavage de cerveau. Nous devons nous conduire de la façon décidée par les hommes de pouvoir, qui semblent pourtant manquer de l'autorité respectable nécessaire pour nous l’imposer avec justesse, et avec justice. Des décrets contradictoires, basés parfois sur le mensonge, d'autres fois sur la méconnaissance ou l'incapacité, des interdictions médicamenteuses ou des prescriptions médicales dictées par des lobbies financiers, des contraintes sociales machiavéliques sinon excessives, au but réel non avoué, une hyper-dramatisation permanente de la situation, constituent leur œuvre désordonnée… Il est normal que l'individu ait des réactions hors normes à cette situation exceptionnellement dérangeante.
Réaction
Tout ceci, nous avons du mal à l’accepter, ou même le comprendre. Le résultat est que, selon le sentiment général, cela nous rend malade… La plupart du temps, cette formule n’est qu’une façon de dire son ras-le-bol. Mais d’autres fois, chez les individus les plus fragiles, le mal-être, les dérives comportementales, les troubles mentaux se multiplient. Il arrive que cette tristesse, ajoutée à la raréfaction des visites de proches, fasse mourir les plus dépendants, les plus âgés, les plus fragiles. Et pour certains, est prise la décision extrême de se donner la mort, comme nous le savons.
Quoi qu'il en soit, sans en arriver là, si notre notion du bonheur se trouve submergée par les miasmes des marécages nauséabonds de l’actualité et de la désinformation, ou par les contraintes et l’enfermement, réagissons !
Que faire ?
Soignons-nous ! Mais comment bien se soigner ?
Nous savons que la médecine universitaire classique propose aux plus touchés par la peur, par l'angoisse, ou par la dépression, une gamme de médications neurotropes, tranquillisantes, euphorisantes, amnésiantes, qui ne font généralement que masquer le problème par un cataplasme adoucissant, et dont on connaît malheureusement les dangers liés à une addiction facile.
Elle leur permet aussi s'ils le désirent, d'approcher les spécialistes des maladies de la psyché, qui, adossés à leur divan diabolique, se feront un devoir de ramener à la lumière du conscient des résidus de kweis[1]que nous avions prudemment et sainement enfouis au plus bas de notre inconscient. Ils le font, sans se douter des répercussions dramatiques que cette imprudente remise au jour pourrait provoquer. Réanimer dans le conscient les boues de l'inconscient équivaut à reverser le contenu des égouts dans le circuit d'eau potable, ou tenter de faire naviguer un navire la quille en l'air. Le patient ne s'en tirera pas sans conséquences, dont la plus connue est l'addiction à ces machiavéliques séances de prétendue thérapie programmée pour des années.
Alors, soignons-nous encore mieux !
La médecine chinoise traditionnelle propose plusieurs façons d'intervenir devant la moindre pathologie. Parmi elles, la plus haute en qualité — rarement employée par ignorance — s'adresse de façon non-matérielle, au niveau le plus noble de notre structure : l'Esprit.
Cette méthode de soin particulière laisse entendre que si notre Esprit était "en bon état", en bonne condition de fonctionnement, il devrait pouvoir, par une stimulation adéquate, s'opposer sainement aux conséquences néfastes des conjonctures morbides, comme celles d'aujourd'hui, des conjonctures qui, si notre santé (vue dans sa totalité) était parfaite, ou parfaitement équilibrée, ne devraient pas exagérer maladivement le niveau de nos émotions.
Situé à "un étage" au-dessous de l'Esprit, notre plan affectif, très sensible, est beaucoup trop largement sollicité dans notre culture. Il a tendance à constamment déborder d'émotions, de larmes, et d'angoisse, à l'inverse de ce qu'il se passait chez les Taoïstes, qui semblaient peu enclins aux états d'âme, mais avaient par contre une grande ouverture spirituelle.
Entrée indispensable pour les énergies positives venues d'en Haut, l'Esprit doit rester ouvert, fonctionnel et actif.
La méthode chinoise antique
Pour ceux qui connaissent la structure métaphysique ternaire de l'Homme, comprenant depuis le haut vers le bas, :
- le plan de l'intellect ou de l'esprit,
- celui de l'affectivité,
- et, tout en bas, celui du soma, il apparaît comme évident que le traitement du plan moyen (celui qui gère notre humeur du moment), pourra se faire aussi par une action dynamisante du plan supérieur, pour en activer les fonctions, et par là, restaurer les échanges constructifs vers le bas, vers ce plan affectif malade, déséquilibré, car en état hyper.
Un excès à ce niveau est une situation anormale, car le plan affectif doit toujours être neutre, et non pas sous l'emprise, la domination d'une émotion particulière, comme la colère, la tristesse, l'angoisse, ou même une joie excessive et pathologique. Même si l'on sait qu'il est alimenté par le Haut, il doit montrer un fonctionnement parfaitement équilibré, prêt à réagir sainement aux influx venus d'autrui[2]horizontalement. Ils sont représentés aujourd'hui par les contraintes sociales, comme celles dont nous parlions, par exemple.
Le plan supérieur, celui de l'Esprit, est fait pour nourrir positivement la totalité de notre être, en accueillant les influx naturels bénéfiques (venus d'en Haut), puis en régulant leur répartition dans toute la structure. [3]
Notre culture occidentale, telle qu'elle se transmet depuis plusieurs siècles, a totalement négligé, sinon nié ce niveau spirituel haut placé, pourtant domaine de la Qualité la plus haute de notre pensée, spécifique au règne hominal, et surtout porte ouverte vers la transcendance[4].
Lui redonner son rôle et donc son efficacité, ne peut être que bénéfique pour la totalité de l'être.
La médecine chinoise antique considère le soin de l’Esprit comme la méthode thérapeutique la plus importante, et la plus qualifiée.
Cette formule dite ainsi, est l'une des traductions possibles du chinois. Il faut bien comprendre que l'écriture chinoise n'est pas la réplique écrite de la parole : c'est une métaphore exprimée par le dessin d'un caractère, qu'ici on pourrait peut-être aussi bien traduire par : nourrir l'Esprit, ou le plan supérieur, ouvrir le conscient, ou encore activer le "Ciel" de l'homme (son niveau le plus Qualifié)...
Nous savons aussi, avec les Taoïstes, qui le connaissaient bien, que l'Esprit n'est pas le lieu du bonheur. Et que, si par hasard il devait devenir l’objet d’une thérapie, il ne pourrait être — compte tenu de sa nature — exhaustivement soigné que par des moyens bien plus subtils que les médicaments, l'acupuncture, ou même l'entretien psychiatrique. Une structure au fonctionnement "subtil" ne peut légitimement réagir qu'à des procédés d'ordre non-rationnel, évidemment, mais d'un autre ordre que celui, illégitime et traumatisant, qu'imaginent parfois les psychiatres.
Ce que nous ne savions pas, ce qu'aucun texte, aucun ouvrage sur la médecine chinoise n'explique, c'est comment les Sages taoïstes entendaient "soigner l'Esprit".
Il y a plus d’un demi-siècle, au cours d'un entretien privé que j’avais avec Jacques-André Lavier, en réponse à ma question :
— Mais que veut dire réellement la formule : "soigner l’esprit"[5]?
Il m’avait répondu :
— Cela consistait principalement à faire prendre conscience au patient du fonctionnement de la manifestation, et de la place, métaphysiquement verticale, qui y est la sienne. De l’existence naturelle autour de lui, d’un Monde ordonné et parfait, au fonctionnement duquel il participe, et dont il est aussi le reflet analogique, une image microcosmique légitime et imprescriptible.
Alors, après avoir réalisé cette prise de conscience, et après que cette révélation soit devenue certitude, le patient pouvait entrer en toute légitimité dans le cadre du processus médical tel que l'avait bâti le thérapeute, c'est-à-dire tel que l'imposait la Tradition.
Il faut donc ranimer, nourrir, réactiver ce plan supérieur, pour que, redevenu harmonieusement et normalement fonctionnel, il puisse s'ouvrir aux forces constructives venues d'en-Haut, transportées par les chens[6], sous forme de germes d'idées (d'idéogènes), dont l’Homme en pleine santé, en pleine possession de ses moyens, ne saurait se priver.
Physiologie métaphysique de l'Homme-dans-le-cosmos
Mais pouvons-nous vraiment rendre actif notre plan supérieur?
Pour chacun d'entre nous, cette remise en fonction du plan supérieur peut se faire comme le conseillait Jacques-André Lavier à notre patient, par exemple en nous élevant spirituellement vers l’en-Haut subtil et noble, pour réaliser l’importance qui nous a été accordée par la nature des choses en nous incorporant de facto dans la physiologie de l'univers, dans l’Ordre du Monde. Ce qui nous mettra en cohérence avec lui, et nous rappellera en somme, notre situation normale, hiérarchisée, c'est-à-dire notre statut métaphysique — aussi évident que notre position biologique — entre le Ciel qui nous recouvre, et le Sol qui nous porte[7].
Évidemment, nous pouvons prendre conscience de tout ceci, mais nous sommes encore loin des conditions idéales qui étaient remplies par les habitants de la Chine antique, qui se comportaient de la façon la plus respectueuse qui soit vis-à-vis des lois de la nature. Ils travaillaient le jour, dormaient pendant la période nocturne, se reposaient en hiver, se nourrissaient naturellement des produits locaux de la saison, ne se déplaçaient pas ou peu, etc.
Or il se trouve que nous travaillons et vivons autant la nuit que le jour, et nous allons, même à la saison froide, dépenser notre énergie inconsidérément "pour le sport". Nous parcourons la planète sans cesse. Nous nous nourrissons de n'importe quoi, et sommes victimes des conséquences matérielles et écologiques du progrès...
Chez les êtres de l'époque, majoritairement agriculteurs en plus, respectueux de l'exemple donné par la nature, les conditions idéales étaient remplies de facto.
Si nous acceptons cette conception, en prenons conscience et parvenons à suivre de plus près les injonctions que nous adresse la nature cosmique, le résultat pourrait peut-être se traduire par un afflux plus normal d'idéogènes, dont nous savons qu'ils sont capables d'équilibrer le plan supérieur, puis de ramener à la neutralité le plan moyen, en répartissant de façon optimale les forces émotionnelles[8] qui vont définir la coloration de nos sentiments.
Alors, sans excès ni carences pathogènes, harmonieusement activé, le plan de l'affectivité retrouverait sa normalité, et pour le moins, ne traduirait pas de sentiment de mal-être. Il ne déborderait pas non plus sur le plan corporel, c'est-à-dire qu'il ne se livrerait pas à des somatisations pathogènes. Dans un cas comme celui qui nous occupe aujourd'hui, un grand pas vers la disparition des déséquilibres affectifs serait franchi.
Mais attention, ici, plus que jamais, il faut rester vertical et se garder d'aller fouiller dans les égouts... On aura compris que le subconscient, l'instinct, l'intuition banale, tous venant du bas, ne sont pas en odeur de sainteté dans ce discours qui concerne la santé et la protection de celui de nos étages en rapport avec le conscient et même la transcendance.
Discussion
Notre cartésianisme nous poursuivant comme une tare, nous en venons à nous demander si tout cela se tient, et si nous ne nous trompons pas en faisant référence à une science si lointaine dans le temps et le lieu, et en visant si haut. Ce domaine non-matériel est-il à la portée de notre pensée constructive? Est-il susceptible de nous aider à agir favorablement sur nos troubles?
En se rappelant que l'individu est un tout, et que ses trois étages loin d'être séparés les uns des autres, sont liés par des échanges continuels. Si l'Esprit est atrophié, il perturbe l'affectivité par son inefficacité, et celle-ci, victime d'un excès de morbidité, peut perturber ou détruire le soma.
Rappelons aussi au soignant, combien, dans toutes les formes de thérapeutique, la prise de conscience, l’intention (domaine de intellect), ou l'empathie (domaine de affectivité), peuvent l'aider dans la démarche vers autrui. Comment, par exemple, les phénomènes non-rationnels comme les techniques de suggestion peuvent être efficaces.
Conclusion
En nous inspirant des notions qui précèdent, si en tant que patient, nous prenons conscience de notre statut cosmique, et si, grâce à nos pensées averties et constructives, nous redevenons fonctionnel spirituellement, nous disposerons — après cette remise en route de l'étage qui s'ouvre vers la transcendance — des éléments nécessaires pour parvenir à l’orée d’un équilibre plus sain.
Nous résisterons mieux aux suggestions morbides et douloureuses que le plan affectif a tendance à exagérer plus qu'il ne le faudrait lorsque son contenu est déséquilibré par un manque d'influx en provenance du Haut, ces éléments précieux indispensables, dont la place vacante sera alors occupée par ceux venus d'en-Bas, toujours prêts à combler les vides, — et cela, bien sûr, sur un mode pathologique.
Dans le cas — toujours possible, compte tenu de l'ancienneté de la science mise en œuvre — où le monde moderne et son excès de matérialisation nous auraient amputés des facultés naturelles de perception, d'analyse, de réactivité, qui étaient sans doute normalement développées chez l'Homme de la proto-Histoire, cette démarche au niveau de notre plan le plus élevé, sera peut-être sans effet.
Mais nous serons tout de même satisfait d'avoir fait œuvre de réflexion, d'avoir appliqué les Lois sacrées, et en somme, d'avoir fait le tour des possibles.
Il faut savoir aussi que si nous réussissons, ce ne sera pas le pur bonheur pour autant.
Mais encore mieux : la sérénité.
"La sérénité est le bonheur de l'Esprit, obtenu par la satiété de l'intellect".
[1]Dans la médecine chinoise traditionnelle, influx d'origine inférieure, censés contrôler leurs antagonistes constructifs, les chens, venus d'en Haut.
[2]Autrui est aujourd'hui représenté aussi par les médias, et leur flot d'informations dévastatrices.
[3]Pour ce qui concerne le mécanisme métabolique des énergies reçues du cosmos, voir Médecine chinoise, médecine totale, de J.-A. Lavier, ou les Ciels de l'Homme, de D.C. Ottavi, chez l'auteur.
[4]Il faut dire aussi que depuis l'avènement de l'Humanisme, le plan de l'esprit a été nié, pour ne considérer qu'un homme amputé, un homme à deux étages, répondant à une dualité âme/corps plus réductrice que glorieuse.
[5]Faut-il rappeler que cette recommandation constitue la plus qualifiée des 5 méthodes de soin préconisées par la médecine chinoise antique. Les suivantes — par ordre de qualité décroissante — sont la diététique, la pharmacopée, l'acupuncture, et la chirurgie.
[6]Voir la note de bas de page 1.
[7]Selon la formule originelle chinoise.
[8]Selon la formule de Jacques-André Lavier.