le blogadoch2

le blogadoch2

dimanche 26 février 2017

Ça n'est pas mesurable, alors ça n'existe pas !


Il y a quelques mois, je vous ai parlé ici des différences physiologiques constatées dans le fonctionnement de notre cerveau :
- certaines actions de notre vie de relation sont en rapport avec l'activité d'une zone du cerveau située à droite (dite "cerveau droit"), d'autres en rapport avec le "cerveau gauche".
- chez certains, le fonctionnement d'un des deux hémisphères est prédominant, et ses conséquences sont visibles dans son comportement. On parle par exemple des gauchers.


Aujourd'hui, certains chercheurs ont tenté de mettre en évidence cette prédominance sur des images de résonance magnétique prises pendant que le cerveau est en fonctionnement. Comme ils ont échoué, ils concluent que cette prédominance n'existe pas.
Voici un article défendant cette nouvelle thèse, bien peu charitable pour les chercheurs d'antan, comme Sperry (Prix Nobel) ou Broca.
 
Extrait :
Les chercheurs américains ont réussi à prouver que ce phénomène de latéralisation n'existait pas. Les connections fonctionnent en fait par paire. Ainsi donc, une connexion qui se déroule dans une région de la partie gauche de votre cerveau entraîne une connexion similaire dans la même région de la partie droite. Il y a donc une corrélation cérébrale entre les deux hémisphères du cerveau et non pas une partie du cerveau plus mobilisée que l'autre.
Les données récoltées au scanner n'ont par conséquent pas donné la preuve qu'il existe des différences en ce qui concerne l'intensité de l'un ou de l'autre hémisphère.

Ce qui m'a amené aux conclusions suivantes :

Les différences de comportement des individus des deux types sont évidentes, et nous connaissons tous des gens appartenant aux deux.
Ah, tiens, ce n'est pas mesurable... Gênant pour un "spécialiste".

Nous avons ici une confirmation éclatante de la vision quantitative du fonctionnement du cerveau, qui est bien dans l'air du temps. Pour les chercheurs, tout ce qui n'est pas mesurable n'existe pas. Les scientifiques, en général, sont experts dans le domaine de la quantité (statistiques, répétition des expériences pour obtenir une répétition des résultats, etc), et ignares dans celui de la connaissance :
- Demandons-leur d'étudier pourquoi les oiseaux et les coqs chantent en pleine nuit noire (aucun signal mesurable), et pourquoi les animaux de ferme s’agitent dans les étables comme avant un tremblement de terre, avant les premières lueurs (mesurables) du jour. 
Ils diront que cela n'existe pas.
Je complète cet argument : les coqs et les oiseaux se mettent à chanter peu de temps avant le lever du jour, mais alors que l'obscurité est encore totale. Les scientifiques ne peuvent expliquer la teneur et l'origine du signal qu'ils ont reçu*.
- De même pour les variations liées à la lunaison, dans la physiologie végétale en particulier.
- Pourquoi une embrassade, une étreinte (hug en anglais) réconforte-t-elle? Tiens, ce n'est pas non plus mesurable...

Comment faire comprendre à ces savants que la vie (biologique en particulier, mais psychologique aussi) est bien plus qu'une somme de chiffres?
 
Pour montrer leur vision à court terme de leurs constats, prenons l'exemple du fameux cholestérol :
“On trouve du cholestérol dans les athéromes, donc le cholestérol est responsable de la formation de ces derniers“. **
Une petite phrase qui fait gagner des milliards aux laboratoires pharmaceutiques depuis des décennies. Et les gains peuvent être augmentés à volonté : il suffit de demander à quelques chercheurs connus de publier un nouveau taux de cholestérol dans le sang à ne pas dépasser. Relayée par les médias, la nouvelle va inquiéter une nouvelle couche de la population. Aux USA, une opération de ce genre a apporté immédiatement 12 millions de consommateurs de plus aux laboratoires filous.

Ici, nous sommes devant le même genre de raisonnement, venant de gens cultivés dans leur domaine, mais imbéciles dans leurs conclusions.

Et chacun de reprendre en cœur... Surtout si cela peut déboucher sur des applications commerciales comme le sont les mises sur le marché de ces prétendus médicaments.

Une preuve supplémen
taire de la bêtise humaine. 
Nous n'en demandions pas tant...


*Ceux qui ont lu avec attention mes articles sur l'uranologie (cette science antique chinoise qu'on peut comparer à une astronomie médicale), eux, savent pourquoi...

**On sait maintenant que le cholestérol ne peut se fixer sur la paroi des vaisseaux que grâce à l'existence d'une molécule spéciale qui lui sert de "colle" (l'homocystéine). Il n'est qu'un matériau non-actif. La question se pose donc logiquement de savoir qui est vraiment responsable de la formation des athéromes, et si le cholestérol en excès est dangereux. 
Des voix autorisées s'élèvent aujourd'hui contre une médication anti-cholestérol aveugle, qui serait superflue chez l'homme non atteint de symptômes favorisants (tabagisme, mauvaise alimentation, mauvaise hygiène de vie, déficiences cardio-vasculaires familiales, hypertension...).



mercredi 1 février 2017

Des nombres sans mathématique (ou presque) 3.

En s'éloignant quelque peu des conceptions de Lao Tzeu, il n'est pas illégitime de combiner lettres et chiffres, en donnant aux premières un rang dans l'ordre alphabétique, les transformant ainsi en nombres.
Rien n'empêche ensuite de soumettre ces nombres aux deux opérations de base : l'addition et la multiplication.
Sans aller jusqu'à faire œuvre divinatoire, ce petit jeu reste en accord avec la tradition.
À vos calculettes, ou autres smartphones...



Manipulations des nombres et numérologie...
Revenons vers les bases de l’arithmétique, pour faire quelques manipulations élémentaires sur les nombres. Nous savons que les opérations les plus simples sont l’addition, la soustraction, la multiplication, et la division. Pratiquées sur les 3 premiers nombres, deux d’entre elles présentent une certaine particularité. En effet, on obtient le même résultat lorsqu’on ajoute ces 3 nombres ou lorsqu’on les multiplie :
                          1 + 2 + 3 = 6       et       1 x 2 x 3 = 6 
Dans le premier cas, nous avons utilisé l’addition, qui nécessite la coexistence, et fait donc référence à la notion d’espace, comme nous l’avons vu plus haut. La multiplication, elle, se conforme plutôt à un mécanisme temporel, puisque résultant d’une succession d’additions. Ces deux manipulations sont les seules cautionnées par la tradition, la soustraction et la division étant considérées comme subversives, car elles donnent un résultat diminué, démarche illégitime dans cette progression du plus petit vers le plus grand, du plus essentiel vers le plus substantiel, du Haut vers le Bas, du 1 vers la multitude. 
En fait, dans le domaine qui est le nôtre ici, les nombres ne peuvent que croître en quantité (en dégénérant en qualité), et ne peuvent donc subir que des additions ou des multiplications. Voyons l’usage qui est habituellement fait de ces opérations dans la numérologie basique.

La numérologie, science traditionnelle, est aujourd’hui mal connue, mais pourtant, arrangée à toutes les sauces, elle est fort utilisée, au point de constituer une véritable activité commerciale. Elle ressemble en cela à l’astrologie commune. Il paraît que de nombreuses personnes font appel à des prétendus “numérologues” avant de prendre une décision importante, ou d’embaucher un nouvel employé.
En quoi consiste cette numérologie ? Une des méthodes préconise d’écrire le prénom et le nom de la personne à “analyser”. Puis de donner à chaque lettre son numéro d’ordre alphabétique. On utilise alors l’addition et la multiplication pour “réduire” ces nombres afin d’obtenir un nombre à un seul chiffre. L’exploitation de la symbolique lié à ce chiffre est censée donner des indications sur la personnalité du sujet. (D’autres “méthodes” partent de la date de naissance). 
Prenons l’exemple du célèbre Jean Dupont :

J    E    A     N              D    U    P    O    N    T
    10   5    1     14              4    21   16   15    14   20
 
1.-  On pratique d'abord ce qu’on appelle une réduction par addition.
  - Pour le prénom : 10 + 5 + 1 + 14 = 30 et la réduction de 30 donne : 
3 + 0 = 3
  - Réduction du nom : 4 + 21 + 16 + 15 + 14 + 20 = 90     
soit :  9 + 0 = 9
  - Réduction nom + prénom : 9 + 3 = 12   soit : 2 + 1 = 3

Résultat : comme nous avons utilisé l’addition, nous dirons que le nombre 3 est le nombre symbolique spatial du sujet. 

2.-  Réduction par multiplication :
  - prénom : 10 x 5 x  1 x 14 = 700      soit : 7 + 0 + 0 = 7
  - nom : 4 x 21 x 16 x 15 x 14 x 20 = 5644800 
    soit : 5 + 6 + 4 +4 + 8 + 0 + 0 = 27
    soit :  2 + 7 = 9
  - Réduction : prénom X nom : 7 x 9 = 63 soit : 6 + 3 = 9

Résultat : 9 est le nombre symbolique temporel du sujet.
Les "nombres symboliques" de Jean Dupont sont donc 3 et 9. 
Mais pourquoi ne pas aller plus loin et dire :
3 + 9 = 12
donc : 1 + 2 = 3
Etc.
L’interprétation de ces résultats est variable selon les “écoles”, elle peut se référer à une symbolique comme celle développée plus haut. Quant à leur fiabilité, elle est laissée à l’appréciation des usagers de la méthode...

Conclusion
Ces réflexions sur les nombres n’avaient pour but que de montrer candidement que les nombres ne sont pas la propriété exclusive des mathématiciens, et qu’il est possible à tout un chacun de les considérer différemment et de les manipuler à loisir.
Quant aux significations symboliques attribuées aux nombres par le folklore ou la tradition, elles sont variables et quelquefois contradictoires, ce qui n’empêche pas des millions d’individus de miser sur eux leur fortune ou leur avenir, tant le mythe qu’ils véhiculent est prégnant dans nos sociétés, depuis la nuit des temps.

“Mais, bien sûr, nous qui comprenons la vie, nous nous moquons bien des numéros!” (Saint-Exupéry).


Bibliographie
GRANET (Marcel), La pensée chinoise. Albin Michel, ed.
LAO TZEU, Tao Te King.
Nei Tching Sou Wen,  Livre de physiologie.
LAVIER (Jacques-André) Sinologue et métaphysicien Conférences et entretiens privés.
OTTAVI (Henri) Chercheur au CNRS, Notes manuscrites.
OTTAVI (Dominique), Les Ciels de l’Homme, chez l’auteur.
SAINT- EXUPERY, Le Petit Prince.