En s'éloignant quelque peu des conceptions de Lao Tzeu, il n'est pas illégitime de combiner lettres et chiffres, en donnant aux premières un rang dans l'ordre alphabétique, les transformant ainsi en nombres.
Rien n'empêche ensuite de soumettre ces nombres aux deux opérations de base : l'addition et la multiplication.
Sans aller jusqu'à faire œuvre divinatoire, ce petit jeu reste en accord avec la tradition.
À vos calculettes, ou autres smartphones...
Rien n'empêche ensuite de soumettre ces nombres aux deux opérations de base : l'addition et la multiplication.
Sans aller jusqu'à faire œuvre divinatoire, ce petit jeu reste en accord avec la tradition.
À vos calculettes, ou autres smartphones...
Manipulations des nombres et numérologie...
Revenons vers les bases de
l’arithmétique, pour faire quelques manipulations élémentaires sur les nombres.
Nous savons que les opérations les plus simples sont l’addition, la
soustraction, la multiplication, et la division. Pratiquées sur les 3 premiers
nombres, deux d’entre elles présentent une certaine particularité. En effet, on
obtient le même résultat lorsqu’on ajoute ces 3 nombres ou lorsqu’on les
multiplie :
1 + 2 + 3 = 6 et
1 x 2 x 3 = 6
Dans le premier cas, nous avons
utilisé l’addition, qui nécessite la coexistence,
et fait donc référence à la notion d’espace, comme nous l’avons vu plus haut.
La multiplication, elle, se conforme plutôt à un mécanisme temporel, puisque
résultant d’une succession
d’additions. Ces deux manipulations sont les seules cautionnées par la
tradition, la soustraction et la division étant considérées comme subversives,
car elles donnent un résultat diminué, démarche illégitime dans cette
progression du plus petit vers le plus grand, du plus essentiel vers le plus
substantiel, du Haut vers le Bas, du 1 vers la multitude.
En fait, dans le
domaine qui est le nôtre ici, les nombres ne peuvent que croître en quantité (en dégénérant en qualité), et ne peuvent donc subir que
des additions ou des multiplications. Voyons l’usage qui est habituellement
fait de ces opérations dans la numérologie basique.
La numérologie, science
traditionnelle, est aujourd’hui mal connue, mais pourtant, arrangée à toutes
les sauces, elle est fort utilisée, au point de constituer une véritable
activité commerciale. Elle ressemble en cela à l’astrologie commune. Il paraît
que de nombreuses personnes font appel à des prétendus “numérologues” avant de
prendre une décision importante, ou d’embaucher un nouvel employé.
En quoi consiste cette
numérologie ? Une des méthodes préconise d’écrire le prénom et le nom de la
personne à “analyser”. Puis de donner à chaque lettre son numéro d’ordre
alphabétique. On utilise alors l’addition et la multiplication pour “réduire”
ces nombres afin d’obtenir un nombre à un seul chiffre. L’exploitation de la
symbolique lié à ce chiffre est censée donner des indications sur la
personnalité du sujet. (D’autres “méthodes” partent de la date de naissance).
Prenons l’exemple du célèbre Jean Dupont :
Prenons l’exemple du célèbre Jean Dupont :
J E
A N D U
P O N
T
10 5
1 14 4
21 16 15
14 20
1.- On pratique d'abord ce qu’on appelle une réduction
par addition.
- Pour le prénom : 10 + 5 + 1 + 14 = 30 et la réduction de 30 donne
:
3 + 0 = 3
- Réduction du nom : 4 + 21 + 16 + 15 + 14 + 20 = 90
soit :
9 + 0 = 9
- Réduction nom + prénom : 9 + 3 = 12 soit : 2 + 1 = 3
Résultat : comme nous avons
utilisé l’addition, nous dirons que le nombre 3 est le nombre symbolique spatial du sujet.
2.- Réduction par multiplication :
- prénom : 10 x 5 x 1 x 14 =
700 soit : 7 + 0 + 0 = 7
- nom : 4 x 21 x 16 x 15 x 14 x 20 = 5644800
soit : 5 + 6 + 4 +4 +
8 + 0 + 0 = 27
soit :
2 + 7 = 9
- Réduction : prénom X nom : 7 x 9 = 63 soit : 6 + 3 = 9
Résultat : 9 est le nombre
symbolique temporel du sujet.
Les "nombres symboliques" de Jean Dupont sont donc 3 et 9.
Mais pourquoi ne pas aller plus loin et dire :
3 + 9 = 12
donc : 1 + 2 = 3
Etc.
L’interprétation de ces résultats
est variable selon les “écoles”, elle peut se référer à une symbolique comme
celle développée plus haut. Quant à leur fiabilité, elle est laissée à
l’appréciation des usagers de la méthode...
Conclusion
Ces réflexions sur les nombres
n’avaient pour but que de montrer candidement que les nombres ne sont pas la
propriété exclusive des mathématiciens, et qu’il est possible à tout un chacun
de les considérer différemment et de les manipuler à loisir.
Quant aux significations
symboliques attribuées aux nombres par le folklore ou la tradition, elles sont
variables et quelquefois contradictoires, ce qui n’empêche pas des millions
d’individus de miser sur eux leur fortune ou leur avenir, tant le mythe qu’ils
véhiculent est prégnant dans nos sociétés, depuis la nuit des temps.
“Mais, bien sûr, nous qui comprenons la vie, nous nous moquons bien
des numéros!” (Saint-Exupéry).
Bibliographie
GRANET
(Marcel), La pensée chinoise. Albin
Michel, ed.
LAO
TZEU, Tao Te King.
Nei Tching Sou Wen, Livre de physiologie.
LAVIER
(Jacques-André) Sinologue et métaphysicien Conférences
et entretiens privés.
OTTAVI
(Henri) Chercheur au CNRS, Notes
manuscrites.
OTTAVI
(Dominique), Les Ciels de l’Homme,
chez l’auteur.
SAINT-
EXUPERY, Le Petit Prince.
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