le blogadoch2

le blogadoch2

jeudi 26 décembre 2019

Mais un blog, ça sert à quoi?


J'aurais pu écrire aussi : quel est le but d'un blog? Ou bien encore : Pour quelles raisons créer un blog?
Comme à l'examen, je me donne deux heures pour répondre…
Dans le désordre, voici quelques suggestions susceptibles de participer à l'explication de la mode actuelle de ce moyen d'expression.
Tout d'abord, il n'y aurait pas de blog sans l'ordinateur, et bien sûr, sans Internet. Mais comment se détourner de la magie de ce moyen de communication simple, et… mondial, et refuser les possibilités qu'il nous offre?
Une raison d'ordre psychologique est la croyance que son propre blog va être lu par des millions de personnes. Cette perspective immodeste et irréelle donne sans doute une sorte de sentiment d'importance à l'auteur.
Il est des êtres — je connais bien l'un d'entre eux — qui s'expriment mieux par l'écrit que par la parole. Et quoi de plus facile que d'encore fignoler son texte avec un logiciel d'écriture? Quant à savoir s'il va être lu, c'est une autre histoire. Les croûtes du peintre du dimanche seront-elles vues par d'autres que les proches?
Quel que soit leur domaine, les notions qui ont de l'importance à nos yeux ne sont pas toujours intéressantes pour les autres. Et nous avons généralement grand besoin de nous exprimer à leur sujet, lorsqu'elles nous tiennent à cœur… Pour éviter d'ennuyeux monologues au foyer, ou des incompréhensions lors de réunions d'amis, exposons-les sur le blog! Ça ne gêne personne, et permet bien souvent de faire à cette occasion le bilan de nos propres connaissances, de les vérifier, de les compléter, ne serait-ce que pour éviter d'écrire des contre-vérités.

Certains bloggeurs espèrent augmenter le cercle de leurs connaissances, d'autres plus pragmatiques celui de leurs clients potentiels.

Et je suis certain que ceux que la fonction de gourou attire, s'entraînent à la persuasion, sans états d'âme, en recherchant des adeptes plus que des lecteurs.

Personnellement, il m'arrive d'espérer intéresser quelques lecteurs par des sujets qui me passionnent. Mais les commentaires, qu'ils soient positifs ou critiques, me manquent cruellement pour me faire une idée plus précise en la matière.

Je vais vous dire la vraie raison qui m'a poussé à créer un blog : j'ai toujours eu la certitude que je devais le faire pour la simple raison qu'un blog, c'est inutile.
Je vous incite d'ailleurs à me suivre dans le royaume magnifique de l'indispensable inutilité… De nombreux auteurs — et pas des moindres — se sont penchés sur cette notion, sans convaincre qui que ce soit, semble-t-il, mais en laissant derrière eux de merveilleuses pages… inutiles.
Bien après que Socrate, condamné à la ciguë, se mit à l'apprentissage de la flûte la veille de sa mort, d'autres ont clamé l'importance de l'inutile. Voyez plutôt :

— C'est bien plus beau lorsque c'est inutile ! (Edmond Rostand).

— Il n'y a rien d'inutile en nature ; non pas l'inutilité même. (Jean Rostand).

— Rien n'est plus utile que la recherche inutile. (Jean-Paul Sartre).

— L'inutile et le superflu sont plus indispensables à l'homme que le nécessaire. (René Barjavel).

— La littérature est parfaitement inutile : sa seule utilité est qu'elle aide à vivre. (Claude Roy).
Et n'oubliez pas le manifeste énergique de Nuccio Ordine : L'utilité de l'inutilité.  (Les Belles Lettres, éd.).

Pour en terminer avec le sujet, je dois vous dire qu'il y a peu, j'ai proposé à mes amis d'un forum consacré à la marque Alpine, une association virtuelle dont je suis le président à vie, et qui s'intitule Le Mouvement pour l'Indispensable Inutilité, dont le sigle s'écrit : Mii.
Sa création était inutile, alors...

D.C. O.

jeudi 21 novembre 2019

Être vieux, c'est quoi?

Être vieux, c’est quoi ? C’est comment ? C’est quand ?
Je me demande si quelqu’un a déjà tenté de répondre à ces questions toutes simples, mais dont les réponses risquent fort la complexité. Du haut de mes 31600 jours (et plus…), puisque vous le demandez gentiment, je vous communique volontiers ma pensée.

Pour un gamin de 10 ans, on est vieux à 40 ans. 
Pour les habitants de la France du Moyen-Âge, c’était vraiment le cas. On imagine mal les conséquences de cet état de fait : 
-       il fallait être indépendant et productif très tôt ;
-       il était normal de se marier à 20 ans, et de se dépêcher de procréer ;
-       les divorces étaient rares, car on n’avait pas eu le temps de se lasser des défauts de son partenaire ;
-       la maladie et la mort, visiteuses naturelles, ne déclenchaient pas un sentiment d’injustice, mais simplement le constat de la normalité ;
-       les rares vieillards de 60 ans et plus, avaient l’avantage et l’honneur d’être respectés comme des reliques du passé : un passé qui, selon la tendance populaire, procurerait l’autorité et la sagesse.

Remontons bien plus loin dans le temps, pour se pencher sur une époque tellement reculée qu’on ne sait comment la définir. Prenons les Chinois de la proto-histoire — cette période floue, plus facile à nommer qu’à dater. Dans des textes datant de plusieurs dizaines de siècles, ils racontent les propriétés fabuleuses de leurs grands ancêtres, qui vivaient des centaines d’années (comme notre Mathusalem?), et qui étaient dotés de qualités remarquables que nous avons même du mal à imaginer. On croit comprendre que pour eux, la télépathie remplaçait le téléphone, et la télé-transportation l’automobile. De quoi être jaloux ! 
Et vivre 900 ans permet quand même de faire pas mal de choses durant son existence ! Mais aussi, à bien y réfléchir, d’augmenter malheureusement la liste toujours ouverte des bêtises, donc celles aussi des remords et des regrets.

Ainsi, Monsieur le Temps, faisant comme bon lui semble, décide donc de nous faire vivre 900 ans ou 40, à sa guise, sans que nous ne puissions rien faire contre ses décisions ? Devons-nous nous estimer heureux de nous approcher aujourd’hui d’une durée d’un petit siècle dans le meilleur des cas ?

Allez ! Pour tenter de donner un sens à la formule "être vieux", remplaçons-la par le mot "vieillesse", ce sera peut-être plus simple. Mais finalement, définir la vieillesse, c’est aussi difficile que définir le temps : on sait ce que c’est, mais on ne peut pas dire ce que c’est. On pourrait signaler que c’est une période de la vie qui s’accompagne de phénomènes évidents mais progressifs comme : diminution, ralentissement, affaiblissement, atteintes morbides, pertes de mémoire… Et toutes ces sortes de choses à la négative connotation. Mais ce n’est pas là une définition à proprement parler.

Pour mieux connaître la vieillesse, il n’est peut-être pas nécessaire de s’attarder sur les déficiences somatiques ou intellectuelles, surtout les premières, que l’on devine difficiles à supporter pour quelqu’un de sportif ou simplement actif. Mais comme elles ont la délicatesse d’apparaître progressivement, on a la possibilité de s’y adapter. D’apprendre par exemple, à trouver les bons points d’appui dans un escalier aux marches étroites, ou la main de sécurité dans les bricolages en haut d’une échelle, comme sur un bateau.
Certaines faiblesses deviennent coûteuses et nous font entrer dans le monde matériel des prothèses. Je ne parle pas du téléphone, qui remplace la lecture de la pensée à distance, ou de l’ordinateur dont étaient peut-être naturellement dotés nos Super-Ancêtres, non tout simplement, de celles qui aident à voir, à entendre, et à mâcher pour certains.
Oui, en vieillissant on a moins de caprices mais plus de besoins. 

Nous parlions du siècle d’existence qui nous est accordé, dans le meilleur des cas…
Mais foin de ces chiffres! Avec le bon Saint-Exupéry, rappelons-nous que « nous qui connaissons la vie, nous nous moquons bien des nombres ! »
Entrons dans le champ de foire des "quoi" et des "comment", la qualité n’ayant pas sa place dans les dates : « Les dates importent peu, seuls les événements comptent », rajoute René Guénon.
Quittons donc le monde de la quantité, pour celui, aux reflets chatoyants, de la qualité… 

Et au lieu de lamentations sur la dégénérescence programmée dont nous parlions plus haut, pourquoi ne pas avancer d’autres formules plus constructives, comme : prises de conscience diverses, apparition d’une forme de sagesse, refus de ce qui est factice, développement de la richesse intérieure, intellectuelle, spirituelle, ou encore lucidité dans les rapports humains ? Pourquoi ne pas parler de la tranquillité qui découle de l’inanité de prouver au monde qu’on existe, ou de celle bien plus riche qui nous permet de concevoir clairement notre si naturel statut cosmique, en réponse à nos questions existentielles habituelles ?

Par contre, l’acquisition progressive de cette forme de philosophie personnelle s’accompagne, semble-t-il, d‘une remise en ordre dans les priorités : on préfèrera choisir un casse-croûte entre copains, arrosé d’un petit vin du pays, plutôt qu’une mondaine réception auprès d’une société artificielle et guindée dans sa recherche de respectabilité. On préfèrera l’inutile au pragmatique, le futile au sérieux, l’informel à la rigueur. Mais sans jamais perdre la moindre once de dignité.
Psychologiquement, les vieux peuvent traverser des périodes de tristesse ou d’angoisse en prenant trop profondément conscience du peu de temps qu’il leur reste à vivre. Qu’ils fassent donc comme les taoïstes, et privilégient l’activité de leur propre plan intellectuel, spirituel, pour lui faire prendre le dessus sur le ressenti affectif. 
Alors, dans une lucidité objective, indépendante des émotions, ils peuvent apprécier la légitimité de leur statut cosmique dont j’ai dit un mot plus haut, c’est-à-dire leur place normale, un peu magique, entre le ciel qui les recouvre et le sol qui les porte, entre le Ciel qui domine, et le Sol qui reçoit. 
Et cette prise de conscience, en apportant la sérénité, emplit d’une paix tranquille ce qu’il y a de plus transcendant en eux, sans leur faire regretter un prétendu et inaccessible bonheur, comme celui que promettent vainement la société bien-pensante, l’église, ou la psychiatrie.

En conclusion, on aurait pu tenter de répondre aux deux difficiles questions : c’est quoi la vieillesse? et c’est comment la vieillesse? en une seule phrase vague : c’est différent de la vie d’avant. Une réponse qui n’en aurait pas été une. Affirmer péremptoirement que la question ne se pose pas parce que ce n’est pas pareil, constitue une escroquerie intellectuelle, en effet. Mais la tâche était si ingrate !
La difficulté ne serait-elle pas venue uniquement d’une erreur dans le posé de la question ? La vieillesse n’est pas qu’un état, c’est aussi une tendance. Qui devrait alors se dire “vieillissement“. Et distinguer l’état de la tendance, la vieillesse du vieillissement, nous fait entrer d’un coup dans le domaine de la métaphysique. En effet :
-       un état implique une notion de coexistence avec l’espace : je suis comme ceci ;
-       une tendance est associée au temps qui passe : peu à peu, je deviens
Bon, finalement, il est impossible d’échapper à ce fameux espace-temps, qui ne résout pas non plus la difficulté de la définition … 

Et voilà qu’une dernière question se manifeste : qu’y a-t-il après la vieillesse ?
Comme tous les événements, qui, agréables ou non, sont destinées à se terminer, la vieillesse aussi a une fin : nous ne sortirons pas vivants de cette aventure étonnante qu’aura été la courte existence qu’on nous a imposée. Petite en longueur, certes, mais peut-être a-t-elle été très large, si nous avons su y faire…

Quoi qu’il en soit, un jour viendra, où le dernier signe de notre vie sera, sur l’écran du moniteur cosmique, l’image banale et terrible du graphique devenant rectiligne, accompagné d’un très long piiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii…  comme une onde porteuse qui lancera les 21 grammes* de nos restes informels dans le voyage infini et obligé de la non-vie.



*L'hypothèse de la masse de l'âme, ou théorie des 21 grammes, est émise par le médecin américain Duncan MacDougal en mars1907. Selon cette hypothèse, le corps humain aurait une âme et cette âme aurait une masse estimée à 21 grammes. Au moment de la mort, l'âme s'échapperait du corps humain, qui se retrouverait allégé de ce poids (Wikipedia).
Cette hypothèse n’est pas confirmée, mais cela m’a amusé de la citer.


lundi 28 octobre 2019

SIDA et malversations des laboratoires pharmaceutiques

Ceux qui me font l'honneur de me lire, savent que j'ai l'indignation facile.

Mais comment rester insensible devant les escroqueries médicales organisées par les grands laboratoires?
Devant l'énormité scandaleuse de ces constatations on en vient à se demander comment cela est possible, comment les organismes officiels laissent faire, comment les médecins acceptent de se rendre complices de telles absurdités, mortelles parfois...
Mais c'est assez simple à organiser pour qui n'a aucun scrupule moral et de gros appétits financiers :

- Dans le monde en décomposition morale qui est le nôtre, les techniques les plus simples et les plus malhonnêtes fonctionnent à tous les coups. Pour les autorisations de mise sur le marché, les fausses statistiques suffisent. On trouve toujours des chercheurs avides, des fonctionnaires peu regardants mais très intéressés.

- La presse médicale, remarquable agent publicitaire pour les nouveaux médicaments, ne vit que par les encarts payés par les laboratoires pour la promotion de leurs produits : un moyen de chantage idéal.

- Les médecins, de leur côté, sont paralysés par les injonctions des metteurs au point des nouveaux médicaments qui bâtissent un "protocole", qui paraît tenir la route, mais qui est très contraignant, car quel praticien s'avisera de faillir au "mode d'emploi" habilement suggéré, et risquer la foudre d'une famille procédurière en cas de pépin sur un patient qui n'aurait pas bénéficié du fameux protocole "obligatoire"?

- La prescription des anti-cholestérol chez des patients dits "à risques" par les laboratoires est ancrée définitivement dans l'esprit et dans la pratique des généralistes. Et pourtant, le cholestérol n'a jamais été reconnu comme le responsable des athéromes (ces dépôts lipidiques dans les artères). On a simplement trouvé du cholestérol dans les athéromes. Une mouche sur le fumier est-elle responsable du fumier? Mais quel médecin s'avisera de ne pas prescrire un anti-cholestérol à un patient décrit comme "à risques". Le parachute est tout trouvé : on prescrit.

- Finalement, dans ce petit monde, les malfaisants sont assurés d'un marché pour leurs poisons, les médecins sont convaincus de bien faire, il ne reste aux patients qu'à payer (ou à faire payer la Sécurité Sociale, celui revient presque au même), ingurgiter des saloperies, enrichir des faisans milliardaires, et généralement mourir plus tôt que prévu.

- Mais n'oublions pas que les patients sont manipulés aussi, et sont certains que leur praticien est de bon conseil.

*

Tout ceci pour vous indiquer l'intérêt que présentent mes articles sur le SIDA, dans lesquels on apprend que le virus HIV n'a jamais été mis en évidence de façon sérieuse, et qu'on n'a jamais retrouvé ce virus chez les patients atteints de ce syndrome d'immuno-dépression. 
Ce qui est quand même bizarre pour une maladie qu'on dit contagieuse... Quel est donc l'agent de transmission, s'il y en a un?

Ces informations étonnantes ou détonnantes, sont très importantes à mes yeux, en tous cas, car je suis particulièrement ému par le malheur qui s'abat sur une famille, sur un couple, lorsque tombe le verdict de la séropositivité d'un des partenaires. Désarroi, chagrin, suspicion d'adultère, problèmes professionnels, mise à l'écart. Nous savons que cela se termine parfois par un suicide.
Tout ça pour rien !

Si vous lisez ces articles vous saurez que le test de séropositivité n'est pas spécifique, qu'il n'indique non pas le SIDA, mais une réaction anormale de l'organisme, à on ne sait trop quoi.
Vous saurez que ce test n'existe pas en Grande-Bretagne, qu'il n'est pas aussi sévère d'un pays à l'autre, grâce à quoi un séropositif peut guérir en traversant une frontière...
Vous apprendrez que — cerise sur le gâteau — les principaux traitements sont basés sur des médicaments déjà refusés pour leur toxicité mortelle, ressortis des tiroirs, et dont l'autorisation de mise sur le marché reste bien bizarre.

Est-ce bien sérieux?

*

J'ai rajouté quelques informations sur le dernier article (de 2017) : Retour sur le SIDA...

*



mercredi 23 octobre 2019

Coup de gueule...

Devant la dégénérescence de notre société chaque jour plus affirmée, devant l'inefficacité de nos "responsables", devant la légèreté des politiciens, plus aptes à enrichir les avocats qu'à préserver nos valeurs ancestrales, devant ces lavages de cerveaux permanents organisés par des traîtres, devant cette fin du Monde civilisé, je ne peux m'empêcher de manifester mon dégoût et ma colère.

Voici, intégralement restitué, le contenu de la lettre que j'adressais, il y a peu à mon ami Philippe, avec qui j'aime commercer de choses sérieuses. Et d'autres beaucoup moins, mais qui permettent de survivre dans ce monde qui se détruit. 


Cher Philippe,

Content que mes tristes réflexions t'aient intéressé.
Je n'ai fait que te transmettre ce que m'a appris René Guénon. Dont il faut lire "La crise du monde moderne", et "Le règne de la quantité et le signe des temps", études tout-à-fait à l'ordre du jour, écrites en... 1927. 
Auparavant, si tu ne l'as pas lue, il vaut mieux prendre connaissance de cette petite introduction :

Mais ne rêvons pas, le Monde originel, pur et empreint de vérité, n'est plus accessible. Il n'est plus, tout simplement.
Nous avons commencé à dégénérer depuis si longtemps... Nous voici parvenus au siècle du Mensonge et de ses copains, tels que l'organisation et l'entretien des conflits, les mafias, les trafics, la magouille, la malfaisance, la malhonnêteté. 

Une période où le faux est si bien présenté qu'on le prend et le prendra pour le vrai. 
De la même façon qu'on croit aujourd'hui le diesel plus polluant que l'essence, et l'électricité vertueuse, qu'on imagine le lait plein de qualités, les médicaments anti-cholestérol utiles, (et le SIDA contagieux, alors qu'on n'a jamais trouvé de virus dans le sang des malades, on se contente d'une réaction non spécifique au SIDA, qu'on appelle séropositivité). 

Sans parler de l'importance donnée par notre société aux pervers sexuels reconnus par la loi, à l'achat d'enfants sans véritables géniteurs, fabriqués dans n'importe quel utérus, aux attributs métalliques accrochés aux narines et ailleurs, aux tatouages "portes de chiottes", aux barbes de trois jours, aux pantalons déchirés, à l'instruction de la théorie du genre à des enfants qui ne sauront même plus si l'on pisse debout ou assis, etc. 

Et que dire du lavage de cerveaux permanent (mensonges encore), qui rend les Français faussement culpabilisés, sans réaction devant l'invasion organisée de notre pays par les soldats sarrasins, qui nous pillaient déjà depuis plus de 1000 ans, et qui continuent avec notre bénédiction. 

On n'a plus qu'une option :  préserver des lambeaux de la grande Tradition, comme des semences à replanter, peut-être, un jour.

Pourquoi cette dernière préoccupation? Difficile de résumer, mais les Grands Principes qui sont à la base de la Tradition, sont éminemment respectables, car indiscutables : ils ne sont pas le résultat d'une réflexion, d'une pensée, d'un calcul. Ils ne sont pas le fait de penseurs ou de philosophes. Ils sont tout simplement issus de constats de faits non-humains. 
Dans un Monde idéal, ce sont eux qui devraient être à la base de la moindre de nos pensées, de notre activité intellectuelle, spirituelle, sociale. Ils sont l'image de l'Ordre métaphysique du Monde. Il serait bien de s'y conformer, ne serait-ce que pour réaliser l'harmonie...

Ce n'est pas le cas. 
On ne peut que constater.
Sans rien faire d'autre, l'Homme est condamné.

Et merde! Buvons un coup! *
D.


*Mon fournisseur italien m'a dégotté une excellente grappa moscate.

dimanche 30 juin 2019

jeudi 13 juin 2019

Kim Jung Gi, dessinateur diabolique...

Aujourd'hui, je ne peux résister au plaisir de vous faire partager mon enthousiasme à propos de ce Coréen extraordinairement doué pour le dessin.
Utilisant des marqueurs ou des pinceaux à réservoir, il dessine sur fond blanc des scènes d'une rare complexité, sans préparation, sans hésitation, et sans erreurs.

Sa connaissance des objets, des machines, des personnages, des vêtements, des animaux, est immense. Il connaît aussi bien les armes compliquées que les moteurs ou les motos, et ne craint personne pour imaginer des personnages de science fiction.

Si vous êtes comme moi, à avoir vainement tenté toute votre vie de bien dessiner, vous serez partagés entre la jalousie et le désespoir, entre l'intention de travailler encore et le désir de jeter vos trousses de dessin à la poubelle...
De toutes façons, votre idée du "dessin" sera changée définitivement après cette lecture.

En guise de hors d'œuvre, voici un dessin en accéléré, qui dure cependant 20 minutes ! Un mur entier sera couvert de merveilleux dessins enchevêtrés, dans lesquels vous pourrez admirer l'étendue de la gamme de la documentation accumulée dans le cerveau de cet artiste fabuleux. Je le répète : aucune ébauche préparatoire !

Protégez le clavier de votre ordinateur, car vous allez baver d'envie et d'admiration.




 https://www.youtube.com/watch?v=MGbvhyTZXfs


dimanche 31 mars 2019

À vélo vers Compostelle 7

Il semble qu'un petit noyau de lecteurs s'intéresse à cette aventure vélocipédique qui date déjà de 20 ans. Alors, continuons, l'arrivée n'est pas loin! Ceux qui ne sont pas intéressés n'auront qu'à zapper...



Samedi 19 septembre : Sarria-Mellid (64 km)
     Très courte étape, mais j'ai de l'avance sur le programme …
     Ce matin, étant un des derniers à partir, je trouve sur une couchette non occupée hier soir, un guide en français, oublié, ainsi qu'une coquille Saint-Jacques munie d'un cordon de cuir. Appartiennent-ils au même pèlerin distrait ? Dommage pour le guide qui va lui manquer, mais pour la coquille, tant pis pour lui, la tradition veut qu'elle ne soit méritée qu'après avoir atteint Compostelle : selon certaines sources, il était illégitime de la porter à l'aller.
     Dés le départ, pour changer, se présente une montée qui durera 8 km, dans un brouillard épais et froid. Plus tard, dans les parties descendantes, je dois freiner plus que de coutume pour adapter ma vitesse à la visibilité très réduite. Je mets en place l'éclairage, afin que l'on me voie, c'est dire!  C'est l'étape "point de vue".
     Lorsque la brume se dissipe, je découvre la Galice : vallées, torrents, prairies, châtaigniers, aulnes… et inscriptions autonomistes.
     Les villages sont souvent constitués par un amas de maisons en désordre, des ordures et des tas de fumier, la chaussée recouverte de boue et de bouses de vaches. Et au milieu de ces horreurs, se trouve de temps à autre une belle villa récente, au toit d'ardoise à quatre pentes, entourée d'un jardin soigné. Un ex-expatrié revenu au village fortune faite ?
     L'arrivée à Portomarin est émouvante car on voit dans le lit de la rivière, élargi par le barrage d'aval, les restes du vieux village noyé et, sous le pont moderne, l'ancien pont qui trempe son ventre dans l'eau assez basse aujourd'hui. La ville a été reconstruite sur la colline, autour de l'ancienne église déplacée, seul reste du passé.
     Les clôtures des champs sont très souvent faites de grandes plaques d'ardoise dressées, une particularité de la région.
     Je prends le chemin assez tôt : ce qui me permet de mieux approcher la campagne profonde. Par ici, le Camino est agréable et ne présente que peu de zones de trial. Passages dans des tunnels de verdure, sur des petits ponts moyenâgeux, et aussi, malheureusement, sur des portions faites à la règle le long de la route goudronnée.
      Je suis doublé par deux cyclistes partis juste avant moi ce matin, et n'essaie pas de les suivre. Ils ont certainement suivi le Camino intégralement (et non pas comme moi, la route de temps à autre), ce qui explique leur retard sur moi, car je ne me suis pas pressé, et j'ai fait une halte pour me restaurer.
     Je suis étonné de les avoir toujours devant moi, assez peu performants. Je finirai par les dépasser en leur criant "¡Ola, hombres!".  Aussitôt, ils réagissent et ne tardent pas à me redoubler lorsque j'ai une hésitation à un croisement de chemins. Nous roulons ensemble jusqu'à Palas del Rei, où ils s'arrêtent en me disant qu'il vont manger. Leur mauvais rendement était certainement lié à leur "fringale", comme l'appellent les coureurs, l'hypoglycémie pour les médecins.
     J'arrive à Mellid sans le savoir, à tel point que je dois demander à un habitant le nom de sa ville. L'étape m'a semblé vraiment très courte.
     Le refuge date de 1993, c'est une belle bâtisse en pierres, avec un perron et des colonnes, qui ressemble à un petit théatre. C'est nickel, des douches en pagaille, eau chaude, couchettes clairsemées, avec pour la première fois des lampes de chevet. C'est l'œuvre du "conseil général" du coin, et c'est gratuit. Il y a même des boxes pour les chevaux d'éventuels pèlerins cavaliers. Les vélos, par contre seront cadenassés aux poteaux d'étendage, dans le jardin, car rien n'est prévu pour eux, dans ce bâtiment où la place ne manque pourtant pas.
     Je suis à 60 km de l'arrivée. Demain, c'est déjà fini. Si je suis plein de respect pour les pèlerins à pied, dont certains marchent depuis plus de 3 mois, avec les conséquences traumatiques qu'on peut imaginer, je trouve qu'à vélo, par les routes que j'ai suivies, et au rythme qui a été le mien, c'est trop facile. L'agrément ne vient certes pas du… fondement, qui n'a fait que se plaindre, mais de cette sensation gratifiante ressentie lorsqu'on dépasse le soir l'horizon entrevu le matin, qu'on escalade cette montagne qui paraissait haute et grise dans le lointain. Et finalement, lorsqu'on traverse deux pays en deux semaines, juste en appuyant sur des pédales… Quel merveilleux sentiment!

Dimanche 20 septembre : Mellid-Santiago de Compostella (58 km)
     Chocolat au lait et croissant gigantesque dans un bar de l'avenue. Je choisis la route goudronnée, le guide signalant des passages peu agréables pour les cyclistes, sur le Camino, tout au moins en ce début d'étape.
Sur la route, il y a déjà trois bonnes côtes en 10 km! Dans les fonds de vallées, une brume à couper au couteau qui va m'obliger à mettre en place les lampes rouge et blanche sur le vélo, pour qu'au moins on me voie !
     Arrivé au village d'Arzua, je prends le chemin des piétons et ne le regretterai pas. Il traverse forêts et prairies, et parfois semble être vraiment le même qu'il y a dix siècles : creusé par les pas et par les éléments, il se coule entre les arbres ou les murs de pierres sèches, loin de tout ce qui peut rappeler la modernité. Malheureusement, d'autres fois, la nécessité de respecter les propriétés privées, le fait zigzaguer autour des champs et des maisons, dans d'invraisemblables contours. Pauvres piétons fatigués par des mois de marche et qui doivent faire le tour de la prairie pendant un bon kilomètre!
     Alors que je me régale d'une pomme ramassée plus tôt, des cyclistes passent sur le chemin. Vélos style facteur, et grosses sacoches. Quelques minutes plus tard, je les suis et trouve un document de route en allemand. Supposant qu'il leur appartient, j'accélère et ne tarde pas à les rejoindre. Le premier que j'atteins, à qui je m'adresse en anglais, me dit que son compagnon, devant, parle mieux cette langue que lui-même. J'accélère encore et demande au second s'il a perdu quelque chose, il ne me jette un coup d'œil peu amène, et répond je ne sais quoi dans sa barbe, apparemment peu disposé à communiquer. Alors, tout en roulant, j'agite les documents sous son nez, jusqu'à ce qu'il s'écrie "It's mine! Thank you".
     Je les suis pendant quelques kilomètres pour m'apercevoir bientôt qu'ils ont des pignons absolument inadaptés à la charge et aux pentes rencontrées. Ils consomment une énergie incroyable, et sont exténués en haut de chaque petite montée. Aussi, je ne tarde pas à les "enrhumer" dans un faux-plat, et ne les reverrai plus.
     Je photographie au passage, un petit monument érigé en mémoire d'un pèlerin mort ici, presque au but. On voit une plaque de bronze portant son nom, et dans une alvéole aménagé dans un mur bâti, une paire de sandales en bronze à la pointure réduite. Au sol, se décolore un bouquet de fleurs artificielles dans une enveloppe de cellophane.
     La route plonge vers Santiago, en passant devant le refuge gratuit et grandiose de Monte Gozo : plus de 1000 places, restaurant self-service, superette et… hôpital. Pas pour moi.
     Je me laisse couler dans la descente en guettant les clochers de la vieille ville. En vain, tout est noyé dans la brume (comment dit-on "fog" en espagnol ?)
     Pavés, puis rues piétonnes de la belle vieille cité, qui mènent à la cathédrale. Peu de monde sur la place de l'Obradeiro, seuls quelques pèlerins étonnés de se trouver là, qui ne savent plus où conduire leurs pas. La basilique est pansée de plastique et épontillée d'échafaudages jusqu'au ciel. 

     La photo classique devant la cathédrale, ne se passe pas bien. Mon appareil jetable marquait encore entre 2 et 3 photos. En réalité, il n'y en avait plus, et le sympathique anglais avait beau forcer sur le déclencheur, rien ne se passait. Par contre, son appareil ultra-perfectionné a fonctionné lorsque son tour est venu d'être photographié…
     Au premier magasin de souvenirs, je fais l'achat d'un autre jetable et, revenu devant la cathédrale, je retrouve mes compères cyclistes abandonnés à Santo Domingo dans des grincements de dérailleurs. Après quelques joyeuses exclamations, on se photographie à tout va.
     Je me rends au Seminario Minor,  en dehors de la vieille ville, qui cumule les fonctions de séminaire et de refuge pour les pèlerins. Bonne nouvelle : le dortoir est au… quatrième étage, et quels étages. Aïe mes jambes!
     Je retourne en ville après la douche, à vélo. Je réserve des chambres d'hôtel pour mardi soir quand Claude et Virginie arriveront. Je flâne avec plaisir dans les vieilles rues à arcades, inchangées depuis des siècles. Bien sûr, les boutiques et les restaurants sont franchement orientés "tourisme", mais enfin, la noblesse et la patine des bâtiments remettent un peu les choses en place.
     La faim me taraude, mais il n'est même pas 6 heures! Je reluque les menus pour faire mon choix, et ça ne fait qu'aggraver les choses. Je finis par aller m'asseoir sur la murette d'un square, et regarde passer les gens en attendant que l'un de ces satanés restaurants ouvre! Devant moi, un passage clouté où, comme partout en Espagne, les signaux lumineux se doublent de signaux sonores (pour les mal-voyants ?). On entend comme une sirène d'alarme mélodieuse, dont les notes s'accélèrent lorsque le feu va passer au vert, afin que les piétons se pressent.
     Des compagnons de voyage s'arrêtent pour me faire un brin de causette, et je m'aperçois que mon espagnol a fait de grands progrès en une semaine…
      Je me remémore les faits les plus marquants de mon voyage. J'appuie sur le bouton du compteur du vélo pour y lire la distance parcourue : 1510 km, depuis Arles.

Lundi 21 septembre Santiago-Padron-Santiago (50 km)
     Ce matin, je passe un temps très long au lavabo pour me débarrasser de ma barbe de 15 jours. J'use deux rasoirs jetables sans arriver à un résultat satisfaisant. Mais j'arrête, j'améliorerai ça avec le rasoir électrique que m'apportera Claude.
     Il est presque 10 heures lorsque je me dirige vers l'Office d'accueil du pèlerin, pour obtenir ma "Compostella", une sorte de diplôme rédigé en latin, que l'on a, paraît-il, mérité après avoir fait au moins 150 km à pied, ou 250 à vélo. Moi, je devrais en recevoir 6, mais je ne réclamerai pas.
      Cet office se trouve dans un bâtiment très ancien, où l'entrée devait accueillir charrois et chevaux. Maintenant, on y gare pour un instant les vélos, et les piétons y déposent définitivement leur bourdon, leur bâton de marche certainement ramassé en route (lorsque ce n'est pas un objet d'artisanat, travaillé, comme souvent). Il y en a ici quelques centaines, appuyés contre le mur.
     Mais, ma parole, il y a la queue! Il faut dire que c'est fermé le dimanche après-midi, et que les noms sont calligraphiés (enfin, étaient). Bon, je repasserai demain.
     J'avais l'intention d'aller tremper mes pieds dans l'Atlantique, à Noya, terme du voyage initiatique. Mais il est déjà tard et franchement, je n'ai pas le courage de faire encore 80 km. Je me contenterai de Padròn (50 km seulement), village au bord d'un fleuve, à l'embouchure duquel on dit que la barque transportant le corps mutilé de saint Jacques s'est échouée.
     Après une rude montée dans la banlieue de Santiago, je trouve une nationale presque uniquement en descente, pendant plus de 20 km. c'est agréable, mais je crains le retour!
     Visite de Padròn, belle petite ville avec ses vieux quartiers en cours de rénovation. L'église est fermée, je ne pourrai pas voir le "pedron" qui a donné son nom à la ville, une pierre taillée en forme de cylindre vertical, qui fut, dit-on, utilisée comme bite d'amarrage pour la barque de saint Jacques. Je me contenterai de photographier sa copie, installée au bord de la rivière. Pas loin de là, une fontaine décorée d'un bas-relief représentant l'apôtre dans sa barque. Par la suite, lorsque son corps a été posé sur une pierre, la légende dit que celle-ci s'est creusée, comme si elle fondait, en prenant la forme d'un cercueil. La fontaine ne coule plus.
     Après avoir traîné dans la cité et dans celle de Iria Flavia (nom romain), sa voisine, je me décide à reprendre la route, sans entrain. Par chance, le vent de l'océan est avec moi, et le retour se fera sans trop de problème, mais quand même en 1 heure 3/4 pour 22 kilomètres, car mes jambes plus que sexagénaires me font un peu mal.

Mardi 22 septembre : Santiago de Compostella
     Aujourd'hui j'aurai tout le temps pour visiter la cathédrale et la vieille ville. Je tapote la tête du père Matthieu, architecte de la cathédrale, dont l'effigie soutient le pilier central de l'entrée. Puis, je pose ma main sur le fût du pilier lui-même, comme l'ont fait quelques millions de personnes avant moi, creusant de leurs doigts le marbre veiné de vert, de cinq alvéoles brillantes.
     La statue en bois, cuir et cuivre (ou or ?) de Saint Jacques, qui fait bien ses 2 mètres de haut est toujours là, au-dessus de l'autel. Une petite marche permet de se hisser dans son dos, à sa hauteur, et la coutume veut qu'on pose les mains sur ses épaules (pour bénéficier de ses faveurs sacrées ?). De la même façon, on dit que le salut entre pèlerins consiste en l'apposition légère de la main sur l'épaule de l'autre.
     Les quelques très étroites marches de marbre qui descendent à la crypte où l'on peut voir le reliquaire contenant les restes de l'apôtre, sont plus creuses que jamais. Et toujours, au passage devant ce coffre d'argent, une sensation indicible. Imagination ou réalité ?
     Les travaux se poursuivent à l'intérieur aussi, des bâches cachent l'autel, des échafaudages encombrent le déambulatoire, des étais soutiennent. Mais les offices continuent ici, ou un peu à l'écart, dans l'une ou l'autre des 9 chapelles qui entourent la nef.
     L'encensoir géant, dont on vend de minuscules répliques dans les magasins de souvenirs voisins, est au repos. Nous avions assisté en 1978 à son utilisation au cours d'une messe fameuse. Des servants, après l'avoir allumé, manipulent d'énormes cordages pour le faire se balancer dans le transept, jusqu'à ce qu'il décrive un demi-cercle parfait, approchant la voûte à chaque oscillation, et passant en sifflant au ras du sol, au point le plus bas de sa trajectoire (32 mètres de haut). Cet engin de plus d'un mètre cinquante, doit peser son poids, comme on dit, et distribue une quantité de fumée apte à réduire les démons les plus rebelles.
     Maintenant la foule est là, dans la rue, les appareils photo dégainés balancent d'inutiles éclairs de flash vers de vénérables bâtiments qui "en" ont vu d'autres. Ici, un vagabond sans vergogne a déguisé son chien en pèlerin, et demande 100 pesetas à ceux qui le photographient.
     Des rues à arcades, livrées aux piétons, monte le brouhaha de la foule et les cris des marchands de billets de loterie. Les restaurants fort nombreux exposent dans des vitrines réfrigérées, leurs mets les plus réputés, comme le poulpe, très apprécié ici. Les boutiques de souvenirs et de bijoux proposent des centaines de versions de la coquille. Un magasin de chapeaux semble sorti d'un film en noir et blanc. Je ne retrouve plus le sculpteur sur bois, dont l'invraisemblable habileté avait fait mon étonnement et ma joie autrefois.
     Dans une ruelle, un peu plus loin, j'entre dans un magasin de vêtements-mercerie pour quelques emplettes. La vendeuse, une quinquagénaire grassouillette se tient derrière son comptoir dans un espace de 1/2 mètre carré. Autour d'elle, à l'étouffer, et jusqu'au plafond, des vêtements s'empilent, tellement tassés qu'on craint que tout ne s'écroule si elle tire quelque chose du milieu. L'espace réservé aux clients fait tout au plus 1 mètre sur 2. Le comptoir est fixe, et lorsqu'elle veut décrocher un article exposé, elle passe par-dessus le comptoir, en roulant sur elle-même, avec une souplesse due à un entraînement prolongé. Le tout dans un bavardage incessant, et avec un grand sourire. Vaut le détour!
    




J'ai donné mes photos à développer dans une boutique minuscule, prolongée par un squat du couloir de l'immeuble, où officie une vieille dame qui jongle avec la photocopieuse, le comptoir, la machine à développer. Elle me les promet pour la 1/2 heure qui vient. Je lui dis qu'une heure conviendra aussi bien, et elle apprécie. Les photos seront prêtes à temps et la dame, contente de son travail, guette ma réaction. Je lui dis qu'elles sont très belles et lui laisse un pourboire, toutes choses qui semblent la combler.

Les cartes postales sont postées, les choses à voir vues, les recueillements consacrés… Il est temps de prendre la route du retour. En voiture. 

D.C. O. septembre 1998.