Allant prendre le soleil et le vent, sur les hauteurs de la route des Crêtes au-dessus du Lavandou, nous avons fait une jolie rencontre.
Une jeune demoiselle — ou bien un damoiseau — tortue se chauffait au soleil, parmi les herbes folles sur un terrain sauvage bouleversé par les labourages récents de sangliers fouilleurs.
Comme elle s'est montrée timide et effrayée, je l'ai vite reposée dans son environnement, en souhaitant qu'elle atteigne l'âge adulte, et bien plus.
Cette race, la tortue d'Hermann, est menacée par les incendies de forêts, et... les promeneurs, qui ne peuvent s'empêcher de rapporter chez eux les tortues qu'ils trouvent. On dit qu'il y a plus de tortues enfermées dans des enclos, ou sur les balcons, que dans la nature.
Depuis des années, des voisins en gardent quelques-unes, avec lesquelles leurs petits-enfants jouent parfois "à l'auto", en les poussant sur des routes imaginaires, tout en imitant le bruit d'un moteur...
Pauvres tortues, victimes de leur lenteur et de leur bon caractère!
Une tortue adulte vient nous voir tous les ans. Franchissant grillages et barrières on ne sait comment, elle nous montre sa marque de peinture, croque quelques feuilles tendres, boit aux plats des chats, et retourne bientôt dans son monde mystérieux.
Longue vie à elle !